Historique du Bourg, du Fort et de l’Eglise
Le vieux bourg est dominé par une enceinte du XIVème siècle où Motte Féodale du Cayla connue depuis l’an Mil faisait partie de la seigneurie des Calmont d’Olt d’Espalion qui avaient une deuxième Baronnie aux limites de l’Auvergne, du Rouergue et du Quercy.
Au début du XIVème siècle cette motte Castrale passe par mariage aux Castelnaux-Bretenoux près de Saint Céré.
Hugues de Castelnaud, fils de Mafred de Castelnau et d’Elodie de Calmont d’Olt fit réduire la Motte Féodale et édifier une enceinte en pierre autour du Donjon.
Les murailles de l’enceinte avaient à l’origine dix mètres de haut et étaient équipées de système de défenses : meurtrières, échauguettes, créneaux. Le Donjon dépassait de dix mètres cette enceinte. Les gens de l’Hemeral et du Peyrou venaient y monter la garde.
Cet édifice a connu la guerre de Cent Ans, les guerres de religions et fut toujours un refuge pour les habitants de Leynhac qui devaient en assurer la défense.
Cette citadelle était équipée d’un porche fortifié et d’une fausse porte qui se trouve dans un local communal qui servait encore en 1975 de presbytère.
Le Fort communément appelé ainsi depuis les guerres de religion, accueille en sous-sol de nombreuses caves profondes et froides qui servaient à stocker le sel qui était distribué dans toute la Haute-Auvergne.
En effet, les Calmont d’Olt percevaient pour le Comte de Toulouse la gabelle et surveillaient la route très fréquentée de la vallée du Lot en particulier le Pont d’Espalion et le Port d’Agrés.
Ils s’approvisionnaient par charrois à chevaux ou à bœufs sur Aigues-Mortes et les gens d’Espalion dispersaient ce précieux minéral pour la conservation des denrées dans tout le pays. Ils avaient pour surnom « les gabelards ». Deux « pierres à sel » ornent l’entrée du Fort de Leynhac.
Son oncle n’ayant pas eu d’enfant, Hugues de Castelnau hérita du fief d’Espalion et après avoir épousé la nièce d’un pape d’Avignon, il se retrouva à la tête d’un territoire qui allait d’Espalion et même d’Aubrac jusqu’à Bretenoux. Il édifia le Fort que nous connaissons dans l’état actuel et fit du Bourg de Leynhac une bastide fortifiée comme c’était la coutume en Quercy et en Rouergue.
Le Fort de Leynhac fut un refuge au moment de la guerre de Cent Ans ; mais aussi après la chute de Raymond VII de Toulouse afin de se protéger des Cathares. Beaumarchais Sénéchal du Poitou, sur ordre d’ Alphonse de Poitiers, des Seigneurs d’Auvergne et du Vicomte de Carlat se déplaça pour repousser les ennemis cathares.
Le Fort dit » Imberdis » fut une garnison pendant les guerres de religion. Même si pendant de nombreuses années des brèches furent ouvertes, le Fort fut toujours en partie sauvé et en partie reconstruit, ce qui n’est pas le cas des châteaux de Chaules, de Calvinet, du Mur de Barrez et bien sûr de Carlat. En effet, selon la franchise d’Hugues de Castelnau et de ses successeurs, le Fort fut toujours habité et protégé par prudhommie ou syndics.
Le donjon fut démoli peu avant la Révolution et ses pierres servirent à construire d’autres habitations, notamment le Manoir du Cayla au XVIIème qui appartenait à un médecin, Mr Bouquier, de la Marine de Louis XIV. Si vous allez au Cayla, vous serez surpris de découvrir sur les portails de granges des soleils dessinés dans le granit.
La herse du Fort fut vendue par la commune peu après 1789.
Entre les années 1920 et 1950, l’accès du bourg fut possible par la place de l’Eglise pour les voitures et les camions suite à la démolition de deux maisons.
Aujourd’hui, suite à des travaux de réaménagement, il est possible de se balader autour du Fort.
L’Église de Leynhac présente aussi des intérêts historiques.
Un inventaire a été fait avec l’aide de Brigitte Mezard en 1998.
L église a été profondément remaniée par l’Abbé Miquel, très introduit à la cour de Napoléon III et confesseur particulier de la princesse Mathilde.
Il modifie le clocher à peigne pour lui donner une autre amplitude et pouvoir supporter trois cloches dont un bourdon de 2.5 tonnes offert par la famille Barotte Miquel.
Des figurines venant de la chapelle du Pont décorent des axes en saillies au-dessus du portail principal et servent de culots aux axes en ogive des ouvertures du clocher.
L’Eglise possède deux tableaux de valeur :
« Le couronnement de la vierge » (1865) d’Emile Hirsch (né à Metz en 1832 et mort en 1904), élève de Delacroix et d’Ingres.
Une descente de la croix du XVII siècle restauré et remis dans le chœur de l’église.
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